jeudi 23 août 2007

Comment j’ai commencé mon intégration

En mangeant un pain au chocolat, très français, et en parlant... français !

En France quand on parle d’intégration, on pense banlieues, racailles, allocations logements et hôtels qui brulent. Et Nico nous serine que les personnes voulant vivre en France doivent “aimer” la France et parler la langue. Comme s’il s’agissait que de volonté. On voit bien que dans sa famille c’est pas lui qu’a fait le boulot !

J’estime que j’ai beaucoup, mais alors beaucoup de chance. Me voilà certes exilée en Allemagne, mais Monchéri est très attentif, je suis très bien installée et j’ai de quoi “voir” et “toucher” le monde extérieur. Pour les points négatifs... la langue ne me dit rien qui vaille, et j’ai beau vouloir faire des efforts pour tenter au moins de comprendre le basique... y’a un truc dans ce dialecte qui m’échappe totalement. Je vis dans une toute petite bourgade, un train par heure quitte l’unique quai de la gare. Et je n’ai pas d’enfants.

Alors comment c’est-y qu’on fait quand on veut sortir de sa tanière (certes très confortable et avec plein d’amis dans le magic mac) et se faire une vie normale ?

Une amie, mère au foyer de famille nombreuse (tu t’es reconnue?!!) m’a dit que dans sa jolie ville de l’ouest parisien (bon là tu t’es reconnue?!!!) elle avait mis trois ans à se faire une petite vie avec d’autres mamans comme elle, qui avaient le même rythme... et quand est-ce qu’elle a vraiment commencé son intégration? Quand les petits nenfants très mignons sont allés à la petite nécole avec d’autres nenfants très mignons !

Alors ici... surtout que vous avez pu lire mon opinion sur les petits nenfants allemands...

J’ai forumé, et je continue, mais il s’agit plus de coups de pouce, de renseignements... : où trouver ça, comment faire ci, qu’est ce que cela veut dire tel mot, qui a un gynéco ici, tel groupe joue là...

Evidemment j’ai parcouru un peu les grandes villes des environs, et notamment grâce à une super guide non professionnelle, j’ai découvert que Köln était une jolie ville, très agréable... avec plein de quartiers sympathiques, de parcs, de choses à faire !

Et puis...
Et puis, ben, faut se rendre à l’évidence, cela ne remplit pas une vie.

Alors?
Alors, c’est le petit coup de pouce du destin qui peut aider.
Le petit coup de pouce, c’est la femme d’un collègue de Monchéri qui me l’a donné. Tout reste à faire, bien entendu. Mais je tiens là, une ouverture pour rencontrer des femmes, qui sont un peu comme moi, qui ont mis elles aussi du temps à s’intégrer, et qui ont réussi à se créer une vie ici dans notre petite bourgade. Et en plus elles ont l’air d’être réellement heureuses !

Nous nous sommes rencontrées dans le “café français” du coin, nous étions 5 : 2 françaises, 1 américaine, 1 allemande, et 1 écossaise.
Et autour d’un pain au chocolat, d’une tartelette au citron, nous avons échangé, en français (car elles parlent toutes très bien notre chère langue et voulaient la pratiquer), nos avis sur l’école, le rôle de la mère au foyer (modèle très développé en Allemagne: ils connaissent à peine le système des crèches!), la différence de taille des appartements entre notre cher Paris et ici, la difficulté de pratiquer les langues... Pendant deux heures, les sujets se sont succédés, et je me sentais réellement très bien en compagnie de ces Hausfraus.

Elles m’ont raconté que s’intégrer n’était pas facile, elles ont toutes mis du temps, m’ont confirmé que les enfants sont le ciment de cette intégration, qu’elles ont appris la langue (2 sont mariées à des allemands). Et la Française qui vivait dans une autre ville pas très loin, nous a raconté que pour elle, il avait fallu dix ans, car dans cette autre bourgade, les gens étaient plus difficiles d’accès.

Nous nous sommes quittées en se disant qu’il faudrait varier les languages, et se faire une soirée (le vin et son pouvoir de désinhibition!!!).
Je suis revenue ici, pleine d’espoir. Non pas de demain être la reine à BME, et organiser tout un tas de soirées mondaines, mais d’avoir au moins quelques connaissances, avec qui discuter régulièrement, créer un minimum de vie sociale...
Je n’oserai pas reprendre à Ashley (à qui je dis MERCI, de me lire, de me supporter ici dans la blogosphère! Vielen Dank!) son très célèbre : “plaignez moi les gens, plaignez moi”, mais croyez moi... parfois le stress de Paris, les métros bondés, le taxi coincé dans les embouteillages, l’attente au resto, le mobile qui tombe en panne de batterie juste quand on attend le coup de tel de Monchéri... tout ça, peut manquer...

C’est pas tout ça, mais en tant que femme au foyer extraordinairement prévenante, amoureuse et soucieuse du bien être de Monchéri... je dois me lancer dans les préparatifs du diner... si vous êtes sages, je vous donnerai les recettes!


Bises !

2 commentaires:

Ashley a dit…

Ah oui, c'est sûr que ça doit être dur, tu dois te sentir un peu seule parfois (je te raconte pas le bourdel si je dois partir à Boston l'an prochain en laissant Victor à Paris)
En fait c'est ça le problème, c'est que où qu'on soit, on veut tout: la ville et la campagne, la France et l'étranger, être avec quelqu'un mais aussi être tranquille seule, etc...
En tous cas bon courage
ET ne me dis pas merci, je ne me force pas à lire les gens, je ne lis que quand ça me plaît

La grande Cam a dit…

Boston ?!!! Very good indeed, mais effectivement, trouve un moyen de faire entrer Victor dans ta valise !!!
L'avantage qu'on a eu avec Monchéri c'est que notre relation s'est construite à distance...
si tu pars, tu verras, il y a quelque chose de particulier et extraordinaire dans les retrouvailles, c'est unique et intense... sans jouer les fleurs bleues désuètes,je crois que notre amour a grandi à chaque conversation tel, et à chaque ouverture de porte après l'absence : quand tu as le ventre qui a des papillons, que tes mains tremblent, que tu souris sans t'en rendre compte....
AHHHH l'amoûûûûûr!