mercredi 10 octobre 2007

A Paris, un matin...

Cela faisait bien longtemps que je n'avais donc pas pris le métro en même temps que tout le reste de Paris...
Et la dernière fois que je l'ai pris, eh ben, j'étais mince (ou presque), jeune (toujours!) et moins susceptible (euh...). Bref j'étais pas enceinte.
Last week, donc, j'eus restée dans la capitale de notre charmant pays du fromage, de la baguette, du vin et de Michalak (oui j'aurai pu dire Chabaaalllle, OUh!) pour passer quelques jours charmants à travailler. Semaine éprouvante de part le fait super connu maintenant que Poussinnette ne peut plus vivre sans Monchéri (cf ici), mais aussi parce que dans ma bourgade allemande, même quand les affreux petits nenfants qui parlent pas ma langue se précipitent dans le train pour avoir les places assises, il en reste toujours des places, ok, elles sont pas dans le sens de la marche, mais on peut toujours s'assoir (ok... je prends rarement le train à l'heure de pointe bureaucale!).
Paris donc premier matin actif, je pars de la très lointaine banlieue boulonnaise pour aller presque à la Défense. Selon humeur, monde, temps, il y a un ou deux changements.
Quand y'en a deux, petits couloirs, rapides, efficaces, mais il faut se battre deux fois plus pour les places : surtout à Charles de Gaulle (rapport au grand maitre de notre nation, faut rester patriote et jouer des coudes, livrer une bataille sans fin pour ne serait-ce que poser un pied sur le sol béni, non pas de notre patrie mais de cette humble locomotive dont on peut déjà se féliciter qu'elle n'est pas Encore en grève?!!!).
Quand y'en a qu'un (de changement), le couloir est immense, plein de gens qui font la tête, vous marchent dessus, sans dire pardon, bien entendu, et une fois sur le quai, on se dit " c'est plus cool ici, j'aurai une belle place". Tu parles Charles ! (hi,hi pas fait exprès mais suis fière de ma fausse blague... Charles... de Gaulle !... pfff vous comprenez rien!)
Sur cette ligne (UNE pour ne pas la citer, et toc!), logiquement entre huit heures et dix heures on a à peu près un métro toutes les trente secondes, histoire de dégorger sans trop de douleur les nombreux gens qui travaillent. Bon, ben ça change pas grand chose. Le métro arrive, je suis au téléphone avec Monchéri pour la dose horaire de câlins, de bisous, de "tu me manques" j'en passe et pis c'est tout, et là, mon ton de voix change... "Mais qu'est-ce qui se passe ti donc?!"
Rame BLINDEE, gens collés-serrés (après ça, une sardine dans sa boîte ne peut plus hurler à la proximité, ici on frôle l'indécence corporelle!), et sur le quai... la même !
Et moi ??? En temps normal (entendez par là, un quand je vivais encore à Paris, que j'avais donc l'habitude! du matin dans le métro, et deux quand j'avais pas de gros ventre...), pas de problème, je me pousse sur le côté je laisse descendre les gens (ok, ça c'est un truc que pas beaucoup de parisiens ils font, parce qu'ils préfèrent monter dans le métro quand vous n' êtes pas encore descendus, cela permet tout un jeu d'insultes "espèce de moule accrochée à ton rocher!", de coudes dans le nez et de satisfaction animale d'être le plus fort), et après, j'essaye de glisser ma silhouette dans l'appareil magique... euh... glisser... devrai-je dire enfoncer, soulever, engouffrer ?!!!
Cam, miss boulet, oublierais-tu que devant ton nez y'a un bidon et que sauf si les cent cinquante personnes qui t'ont bousculée pour monter avant toi se pressent le nez un peu plus contre les aisselles des autres, et la nuque de l'un, ben..; y'a peu de chance que tu trouves ne serait-ce qu'un millimètre de place pour "faufiler" ta superbe et néanmoins encombrante silhouette !
Et là... qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, je suis affreuse, méchante, mesquine, bouh! pas bien... je fais jouer ma priorité ! Non? Si !!!! Le tout c'est de le faire de manière très diplomatique, subtile, sans agresser personne, genre je fais appel à votre civisme m'sieurs'dames!
Une voix douce, un accent très légèrement épuisé "Euh... cela ennuierait quelqu'un de me laisser sa place?" C'est à ce moment précis que vous voyez qui est de bonne humeur, qui comprend, qui a juste l'esprit gentil... pas grand monde, tout le monde fait bien semblant de ne pas entendre, sauf une toute petite jeune fille, frêle, qui s'en voulait presque de ne pas avoir vu "avant" mon ventre ! Mais les messieurs assis le nez dans le journal à côté... pff!!!
Finalement, j'ai pu donc finir assise le nez dans les fesses des gens debout, la tête servant de reposoir au sac de telle dame, mais assise, protégeant jalousement mon trésor...
Je fais une standing ovation à toutes les femmes enceintes parisiennes qui chaque matin affrontent l'indifférence totale, et entament trop tôt leur quota d'énergie. Et je pense aussi aux personnes fortes qui à ma place n'auraient certainement pas eu de place parce que "pas d'excuses", et qui affrontent chaque matin ce combat.
Soyons civiles et polis, cela ne coutent absolument rien de rien. Un slogan d'autoroute dit "Vous avez deux minutes de retard? L'essentiel est d'arriver". Je le reprendrai bien pour le métro... (et pour moi !)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout simplement inadmissible !! Franchement j'espère que tu n'auras pas à retourner à Paris !

Ashley a dit…

T'as quand même dû tomber sur un mauvais jour, parce que d'habitude y a beaucoup plus de filles qui laissent leur place à des femmes enceintes (les mecs non, ils font semblant de ne pas avoir vu car ils sont TRES absorbés par la lecture del'equipe) ou à des personnes âgées.
Y a pas un peu de monde dans le RER entre la défense et charles de Gaulle? essaie une fois, si ça se trouve tu seras moins malmenée (le banlieusard est un poil moins abruti que le Parisien de Paris). En plus comme els gens pensent que tu vas peut-être faire un long voyage, ils ne veulent pas te laisser debout tout ce temps et et laissent uen place plus facilement que dans le métro

La grande Cam a dit…

Crois tu vraiment que c'est une histoire de jour ?
Même quand je faisais partie de la meute, je trouvais les gens mal embouchés et prêts à tout pour un cm carré... mais bon faut dire aussi que je déteste me laisser faire ! ;-))
Pour le RER, j'avoue je sais pas je le prends jamais (en fait pour aller de Boulogne à Neuilly, tu le prends pas!).