mercredi 25 mars 2009

Une société bien organisée

Il était temps que je fasse une mise au point sur la société secrète à laquelle j'ai adhéré ar la force de la nature en devenant Maman.
La société des Propriétés non partagées des bancs de square.
Une société aux lois très dures, à la hiérarchie dûment respectée sous peine d'éjection manu-facto.
On parle souvent du bac à sable et de la guerre sans pitié qui y règne... mais que nenni les amis, la vraie bataille a lieu autour de nos belles têtes joufflues et innocentes.
Du côté de chez moi, le square est partagé territorialement et physiquement.
Physiquement par deux parties, la droite et la gauche et n'y voyez là aucune espèce d'idée politique. A droite, le tobbogan, à gauche le tube à cache-cache.
Pour le territorial : selon la période de l'année, et selon l'heure de la journée, les bancs installés autour des bacs à sable, sont occupés par une seule sorte de population, dont les origines varient donc en fonction de l'heure, et de la saison.
Mais de quoi parle-t-elle?
Des Nounous...
Elles évoluent tel un ban de poisson au gré de la marée, et de la lune, sauf qu'elles suivent, non pas le désirata des enfants dont elle sont censées s'occuper.... Pour tout vous dire, en fait, je n'ai pas encore totalement fini l'étude de leur migration.
Quoiqu'il en soit, il est intéressant de développer le sujet.
Il y a les Mamas, qui le matin entre 10h30 et 11h55, envahissent tous les bancs (sauf 1!) côté tobbogan.
Joyeuses et prolixes, cela cancane grave, en faisant tournoyer de l'accent, tomber la discrétion, bref un festival chantant genre 145 décibels dans ta face.
Le seul banc restant étant très généreusement attribué au reste de la population, soit une dame surnommée Tata en charge d'un des garnements les plus terribles du coin (genre Destructor version Hardcore interdit aux moins de 45 ans), et... deux ou trois Mamans au foyer dont moi.
Autant vous dire que les 2 autres Mamans et moi-même proches de notre progéniture, ne sommes pas souvent assises, parcourant les kms à redresser l'enfant, le faire glisser, lui donner sa pelle, négocier le seau...
Et pendant ce temps, nos poissons aux milles couleurs ignorent le reste du monde. Et quand je dis reste du monde, je parle essentiellement des marmots qu'elles ont à charge.
C'est comme ça, qu'elles vous voient pour le 150ème fois mais n'ont toujours pas calculé qui vous étiez, alors que tous "leurs" enfants, eux ont bien repéré la dadame à son fifils qui fait des patés de sable, gère les embouteillages au toboggan, joue les pacificateurs sur le dada...
La même dadame connaissant tous les noms de tous les enfants...
L'après-midi notre ban de poisson migre vers l'ouest (serait-ce le soleil?...), avec toute la marmaille, et toujours pas de banc de libre. Mais là d'autres espèces apparaissent, et les langues se mélangent aux accents, et quand on mixe tout cela, avec les cris, les rires, et les pleurs... la cacophonie règne.
Mais toujours pas de Nounous dans le bac à sable, quelque soit leur origine... elles ont à coeur non pas de jouer avec un enfant mais de défendre le banc et sa propriété. Ne vous avisez pas de squatter, vous serez entourée plus vite que votre ombre, et les jolis chants se transformeront aussi vite en choeur menaçant !
Et elles-mêmes ne se mélangent pas entre elles, à peine se tolèrent-elles, et si bagarre de pelle il y a, Crêpage de chignons suivra ! Ah mais oui!
Ce qui donne des exclusions en bonne et due forme, de Mamans, ou même de groupe de crèche de l'enceinte du square avec de vraies menaces qu'elles font pas rire même si elles ne vous sont pas adressées.
Exemple : une Nounou soulève un peu trop hardiment un petit gars par le bras, la Maman réplique "ça se fait, non mais, oh, et puis quoi encore", la Nounou l'engueule, crie, menace "il faut pas toucher, il a pas à le prendre, je l'attrape si je veux", la Maman part avec son gamin sous le bras...
Contre-exemple : le gamin dont est censé se charger cette même Nounou tape sur la tête de MON fils avec un rateau, et devinez qui n'a pas bougé, n'a pas dit un mot, n'a même pas remarqué... banco! La Nounou !

Et puis quand vient le week-end... le calme revient, le square est étrangement vide, on retrouve très rarement les gamins de la semaine, et tous les bancs sont à votre disposition...

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